Le gouvernement ne prévoit aucun aménagement pour les indemnités dues en cas de remboursement anticipé
Déborah Thebault le 22 décembre 2020 - n°2160 de La Lettre du Maire

Réponse. - Les collectivités territoriales ayant souscrit il y a plusieurs années des emprunts structurés se trouvent parfois confrontées à des difficultés financières, liées notamment au paiement des indemnités lors du remboursement anticipé de ces emprunts. Néanmoins, l’État a mis en place un dispositif d’aide à travers la loi n° 2013-1278 du 29 décembre 2013 de finances pour 2014 qui a créé un fonds de soutien aux collectivités ayant souscrit des emprunts à risque. Ce fonds, doté initialement d’un montant de 1,5 milliard puis dans un second temps de 3 milliards d’euros, a permis d’aider significativement une grande majorité de collectivités, qui ont ainsi pu sortir progressivement de leurs contrats d’emprunts structurés. L’aide était calculée par rapport à l’indemnité de remboursement anticipée. Comme prévu par la loi, ce fonds est fermé depuis le 30 avril 2015. Sa gestion a été transférée en 2017 à la Direction générale des finances publiques, chargée d’assurer l’exécution des conventions d’aide signées entre l’État et les bénéficiaires. Ce transfert a fait l’objet d’une délégation de gestion signée le 13 novembre 2017 entre le ministre de l’économie et des finances et le ministre de l’action et des comptes publics. De leur côté, les établissements de crédit sont exposés à des pertes actuarielles importantes. Si les particuliers bénéficient certes d’un encadrement législatif limitant le montant de l’indemnité actuarielle à 3 % du capital restant dû avant le remboursement anticipé, l’opportunité d’un tel plafonnement pour les collectivités est très discutable. En effet, la mise en place d’un tel système pour les collectivités serait tout d’abord juridiquement délicate, avec un risque d’empiètement sur la liberté contractuelle et la libre administration. Ensuite, il n’existe apparemment pas de motif impérieux d’intérêt général qui permettrait de modifier les contrats en cours. Enfin, l’impact sur l’offre de prêt n’est ni connu ni maîtrisé. C’est pourquoi, aucune modification de législation n’est prévue par le Gouvernement.
Référence : Réponse à Annie Chapelier, députée du Gard. JO AN Questions écrites du 24 novembre 2020, page 8396.
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