Sauver les églises avec la Fondation du patrimoine Abonnés
Avancer par étapes
A Gresse-en-Vercors (Isère, 368 habitants), le projet de rénovation de l’église Saint-Barthélémy vient d’être retenu. « Nous avons commencé en 2020. En 2022 nous avons commandé des études à un architecte spécialiste des bâtiments anciens et nous avons créé une association, Gresse chœur à cœur », retrace Jacques Samson, conseiller municipal en charge du projet. Cette église romane a été fermée au public en 2021 en raison du gîte du mur sud, de fissures, de la charpente et de la toiture à remplacer. Le montant des travaux (environ 1,5 M€) était inabordable pour la commune seule. « Nous avons d’abord demandé une étude architecturale à un architecte conseil du département, gratuitement », souligne Jacques Samson. Elle a établi un état des lieux sommaire et posé la nécessité d’une étude plus approfondie des aspects sanitaires, historiques et patrimoniaux. La commune a ensuite engagé 50 000 € pour l’étude, un effort financier qui lui a ouvert des portes. La région Auvergne Rhône-Alpes a ainsi accordé 40 000 € de subvention, le département de l’Isère 32 000 € et la collecte par la Fondation du patrimoine a rapporté 92 000 €, grâce à 226 donateurs. « La fondation a apprécié l’étude sérieuse et la dynamique de collecte avec 50 000 € atteints en trois mois », précise l’élu, qui multiplie les initiatives (maquette 3D de l’église, application de visite virtuelle, concerts, articles dans la presse…). De quoi engager une première tranche de travaux d’urgence (140 000 €), puis obtenir une subvention de 6 000 € de la fondation, en attendant de connaître celle qu’il recevra au titre de la collecte nationale.
Trouver de nouveaux usages
A Auzances (Creuse, 1 233 habitants), la chapelle Sainte-Marguerite a pu être sauvée grâce à un autre programme, « Sésame ». Il « récompense des animations et initiatives locales, consensuelles et originales mises en œuvre au sein d’édifices religieux, qu’un culte y soit toujours présent ou non ». Autrement dit, il n’aide pas à rénover mais à attirer le public en misant sur le fait que la fréquentation régulière du lieu évitera sa dégradation. « A la différence d’une collecte de dons, qui doit être lancée avant les travaux par la Fondation et la commune, Sésame est un forfait accordé suite à des travaux en cours ou achevés », précise Philippe Cholley, délégué départemental de la Creuse pour la Fondation du patrimoine. Pour Françoise Simon, maire d’Auzances, qui a inscrit sa commune dans le programme de revitalisation « Petites villes de demain », le patrimoine religieux avait un rôle à jouer : « nous souhaitons ouvrir des lieux de la commune et les faire mieux connaître », explique-t-elle. La commune a d’abord financé une restauration grâce au programme européen Leader (99 902 € HT obtenus sur 120 000 € de travaux), avant d’envisager de nouvelles activités (lectures, expositions d’art, pièces de théâtres et concerts…) en complément des offices religieux et des collections archéologiques et lapidaires, existants. « Nous avons présenté notre travail sur la saison culturelle, notre comité de partenaires créé avec des élus, des associations, des habitants, et complété notre dossier avec des photos », indique Françoise Simon. Auzances a ainsi obtenu 20 000 €. Ce prix Sésame servira à rénover la toiture et l’électricité d’une autre chapelle, Sainte-Anne, pour créer un deuxième pôle culturel.
Jean-Philippe ARROUET le 27 août 2024 - n°2328 de La Lettre du Maire
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