Améliorer la performance énergétique des bâtiments à moindre coût Abonnés
Entretien.
La Lettre du Maire : Hellio a accompagné l’agglomération lavalloise dans une soixantaine d’opérations de rénovation depuis quelques années. Cette action est-elle un axe important de la politique que vous menez depuis votre élection en 2020 ?
Florian Bercault : oui, cela relève de l’évidence. Au-delà des objectifs de performance énergétique qui nous sont assignés, on veut tout simplement éviter que les enfants ne fréquentent des classes à 30 degrés l’été et 16 degrés l’hiver.
La LDM : Laval est une commune importante. Cette aide d’Hellio est-elle aussi adaptée aux plus petites communes ?
Pierre-Marie Perrin : l’aide de sociétés comme la nôtre est encore plus utile pour les petites communes car elles n’ont, le plus souvent, aucune expertise technique. C’est cela que nous leur apportons.
La LDM : quel est le coût ?
P-M.P : il peut être nul. La commune nous fait part de ses projets, nous en étudions la faisabilité et nous faisons les démarches pour qu’elle trouve des aides. Notre rémunération peut, par exemple, être assurée par les certificats d’économie d’énergie (CEE) générés par l’opération.
La LDM : rappelons que lorsque la commune mène une opération permettant de faire des économies d’énergie, elle obtient en contrepartie des CEE : elle peut alors les monnayer auprès d’entreprises qui doivent démontrer qu’elles mènent des actions en faveur de ces économies, démonstration qu’elles apportent en produisant ces CEE.
P-M.P : oui, le mécanisme des CEE est complexe. Il faut connaître les opérations standardisées qui donnent lieu à des CEE, et la réglementation évolue souvent. Hellio apporte cette expertise.
La LDM : pour la rénovation de l’école Jules Verne à Laval, les aides ont-elles été décisives pour engager l’opération ?
F.B : non. La Banque des territoires nous a prêté l’argent nécessaire pour réaliser les travaux d’isolation (368 000 euros). Ce sont des avances remboursables. D’un point de vue budgétaire, elles n’apparaissent pas dans l’endettement de la commune. Et nous avons calculé qu’en 13 ans, les économies d’énergie réalisées grâce aux travaux d’isolation nous permettront de rembourser les sommes dépensées.
La LDM : pour changer de sujet, nombre d’élus locaux estiment que l’objectif ZAN rend plus difficile leur mission d’aménageur. Partagez-vous ce sentiment ?
F.B : il est vrai qu’il faudra trouver un équilibre entre l’objectif, en soi légitime, et la méthode pour l’atteindre. Mais il a au moins le mérite de nous faire prendre conscience de la nécessité d’une gestion économe de nos terres. Nous avons ainsi calculé que, dans l’agglomération lavalloise ces dernières années, un hectare artificialisé avait permis d’accueillir en moyenne 7 habitants et de créer 3 emplois. Je crois qu’on peut faire mieux. Quand je visite une zone d’activité économique, j’ai parfois l’impression d’être dans une zone pavillonnaire. On pourrait sans doute construire des usines ou des bureaux autrement.
La LDM : relevons que différents montages existent pour mener à bien des travaux de rénovation énergétique. Il est possible, par exemple, de conclure un marché global de performance. L’entreprise retenue est en partie rémunérée par les objectifs de réduction de la consommation d’énergie qu’elle s’est engagée à atteindre. Une loi votée en 2023* permet également aux communes de recourir au tiers-financement, ce qui peut les dispenser d’avoir les fonds nécessaires au début de l’opération. La réglementation est complexe, d’où la nécessité de se rapprocher d’experts.
*loi n° 2023-222 du 30 mars 2023.
Michel Degoffe le 27 août 2024 - n°2328 de La Lettre du Maire
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