Au printemps dernier, les maires de Nice (Alpes-Maritimes, 342 522 habitants) et Béziers (Hérault, 75 999 habitants) ont pris des arrêtés de police d’inspiration identique : ils ont interdit la circulation des mineurs de moins de 13 ans, de 23 heures à 6 heures, dès lors qu’ils ne sont pas accompagnés d’un majeur. Saisi en référé, le Conseil d’Etat a admis la légalité de ces arrêtés car les maires de Nice et de Béziers ont pris soin de proportionner leurs arrêtés, exigence fondamentale du juge quand il contrôle des arrêtés de police qui portent atteinte à des libertés : l’interdiction de circulation s’applique à certaines heures, à une certaine période de l’année et dans certaines rues. Les maires ont également pris soin de motiver leurs décisions. Le maire de Nice a ainsi produit des données précises selon lesquelles le nombre de victimes d'infractions pour 1 000 habitants dans sa ville est supérieur à la moyenne française en 2023, le nombre de mineurs de 13 ans interpellés par les services de la police municipale sur les quatre premiers mois de l'année 2024 avait augmenté de 50 % par rapport à la même période en 2023, et les mineurs représentaient 52 % des mis en cause dans les interpellations liées au trafic de stupéfiants dans le quartier des Moulins.
(CE 26/07/2024, n° 494688, CE 26/07/2024, n° 494462).
Michel Degoffe le 27 août 2024 - n°2328 de La Lettre du Maire