Les communes attendent la décentralisation du logement Abonnés
Quatre axes pour la réforme du logement
Le ministre a surtout profité de ces échanges pour présenter les quatre grands axes de ce projet de loi consacré au rapport entre l’habitat et les territoires. D’abord, la définition d’un chef de file : qui sera autorité organisatrice de l’habitat (AOH) ? Sur ce point, le gouvernement n’a pas encore tranché entre les communes et les intercommunalités. Deuxième axe : quelle ressource pour cette réforme ? « Il faut un outil financier supplémentaire », rassure Patrice Vergriete. Le choix entre la fiscalité ou des transferts de l’État reste cependant ouvert. Le troisième axe concerne les contours de la compétence à décentraliser. Le ministre a confirmé qu’il y a déjà consensus sur trois objets : le logement social, la rénovation énergétique et l’adaptation au vieillissement. Des débats ont lieu, en revanche, en matière d’hébergement d’urgence et d’APL (aide personnalisée au logement). Enfin, le ministre a reconnu qu’il faudrait « une boîte à outils de la régulation », soulignant qu’« on fonctionne encore avec des outils de la politique du logement du 20ème siècle, qui sont dépassés et ne correspondent plus aux besoins ». Il se déclare favorable à un changement des règles : « le marché du logement et du foncier doit être fortement régulé par la puissance publique ». Sur ce point, Patrice Vergriete compte « faire plus que le droit de préemption » en s’attaquant au modèle économique de la production de logements. Les maires ont, il est vrai, moins d’intérêt qu’auparavant à en produire, puisque l’État les a privés de la ressource de la taxe d’habitation.
Autre réforme de l’État qui a échaudé les maires : la loi Elan de 2018 qui a entraîné une réduction de loyer de solidarité (RLS) pénalisant les organismes HLM. Présent au Hub des territoire, la maire de Chaumont (Haute-Marne, 22 333 habitants), Christine Guillemy, a rappelé que la RLS retire à l’organisme HLM de sa ville un million d’euros de ressources chaque année, qui permettrait de produire des logements. Gil Avérous a d’ailleurs réclamé au ministre une diminution de la RLS. Les maires espèrent enfin que le projet de loi s’inspirera des innovations et des expérimentations des territoires. « Il ne faut pas réfléchir uniquement sur le logement lui-même », a mis en garde David Marti, maire du Creusot (Saône-et-Loire, 21 057 habitants). « Il faut de l’innovation sur l’accès à la santé, aux transports et aux autres services publics ». Le gouvernement a encore un trimestre devant lui pour tenir compte des attentes des maires, puisqu’il vient de confirmer le dépôt de ce projet de loi à l’Assemblée nationale au printemps 2024.
Jean-Philippe ARROUET le 12 décembre 2023 - n°2298 de La Lettre du Maire
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