Lorsqu’un particulier a réalisé les travaux sur le fondement d’un permis de construire, il doit déposer en mairie une déclaration attestant que ces travaux sont achevés. Les services de la commune n’ont plus l’obligation, depuis une réforme opérée il y a une quinzaine d’années, de se rendre sur les lieux pour vérifier que les travaux réalisés sont bien conformes au permis délivré. Mais il y a une contrepartie : passé trois mois à compter du dépôt de la déclaration, la commune ne peut plus reprocher au titulaire du permis d’avoir réalisé des travaux non conformes (art. L. 462-2, code de l’urbanisme). Elle ne pourra pas le lui reprocher non plus quand, quelques années plus tard, l’idée viendrait au propriétaire de demander un nouveau permis. Aussi, régulièrement, le juge financier, quand il contrôle les comptes des communes, les incite fortement à exercer ce récolement même s’il n’est pas obligatoire. La chambre régionale des Comptes le rappelle encore à la commune de Naujac-sur-Mer (Gironde, 1 061 habitants), qui reconnaît n’avoir fait aucune visite de récolement depuis 2007, date à laquelle elle n’est plus devenue obligatoire. La commune indique également qu’elle n’a effectué le constat d’aucune infraction en matière d’urbanisme. La chambre rappelle que ce contrôle est pourtant obligatoire : quand une infraction existe, la commune doit faire dresser procès-verbal.
Conseil : la commune invoque le manque de moyens, aucun agent communal n’étant assermenté, habilité et formé pour opérer des contrôles en urbanisme. Dans ce cas, la solution est de mutualiser les services à l’échelon intercommunal.
Michel Degoffe le 25 octobre 2022 - n°2245 de La Lettre du Maire