Se protéger contre la cybermalveillance Abonnés
Les mesures de protection
En interne, quelques mesures techniques protègent le système informatique : sauvegarder ses données automatiquement et en conserver l’historique pour restaurer une version antérieure en cas d’attaque. « Il faut une sauvegarde en mode SAS », conseille également Jean-Michel Morer. Autrement dit, ne pas se contenter d’un disque dur local mais exporter ses données dans un espace sécurisé en ligne (cloud). L’élu a également doté sa mairie d’une ligne internet dédiée : « c’est un peu plus cher mais plus robuste, et les opérateurs sont soumis à un engagement contractuel de rétablissement du service en 24 h ». Quant aux agents ou élus qui télétravaillent, leurs échanges ont été sécurisés par un VPN (réseau privé virtuel), qui bloque les pirates essayant d’utiliser une connexion à distance pour s’introduire dans le système informatique. Là encore, le coût est modeste (à partir de quelques dizaines d’euros par mois). Cependant, « la première réponse est le facteur humain : avoir les bons réflexes, comme ne pas ouvrir des pièces jointes. Il faut former les gens sans les insécuriser ni les diaboliser », met en garde Jean-Michel Morer. Transmettre les bonnes pratiques aux agents comme aux élus est à la portée de toutes les communes grâce aux supports de communication (affiches, fiches….) que propose Cybermalveillance, ainsi qu’une mallette pédagogique qu’elle vient de concevoir avec l’ANCT *.
Se préparer à réagir à une cyberattaque
Le Cybermois a également mis l’accent sur la nécessité de se préparer à une cyberattaque. A Liancourt-Saint-Pierre (Oise, 611 habitants), cette sécurité repose sur le binôme secrétaire de mairie/maire. Fort de son expérience de vice-président du numérique de la communauté de communes du Vexin-Thelle (20 905 habitants, 37 communes) en charge du numérique, Sylvain Le Chatton a choisi de sauvegarder et de synchroniser automatiquement la messagerie de la mairie avec Office 365 de Microsoft (qui n’exploite pas les données de ses clients à d’autres fins). « Aujourd’hui, la contrainte n’est plus de sauvegarder mais de tester la restauration de la sauvegarde », observe Sylvain Le Chatton, qui organise des tests à cette fin. Pas question de tout restaurer, ce qui bloquerait l’informatique de la mairie durant des heures, mais quelques fichiers seulement afin de s’assurer que tout fonctionne. « Le contrôle de cette bonne exécution doit être fait par quelqu’un d’autre que celui qui sauvegarde » insiste le maire. A Liancourt-Saint-Pierre, l’élu vérifie régulièrement la procédure utilisée par sa secrétaire de mairie. Ce contrôle interne a permis de ne plus enregistrer de fichiers sur le bureau de l’ordinateur mais dans le dossier « Mes documents » protégé par la sauvegarde automatique. La mairie a également une adresse avec son propre nom de domaine, plus sécurisée que Gmail, Yahoo, Orange ou Wanadoo. Enfin, la commune, qui adhère aux services informatique d’un OPSN (Adico), bénéficie d’ateliers de sensibilisation et d’évaluation de sa vulnérabilité aux cyberattaques.
* La mallette peut être téléchargée et imprimée sur https://sharing.oodrive.com/share-access/sharings
/9qq7vYsa.Iqz3qRqV#/filer/share-access contenu/
Jean-Philippe ARROUET le 24 octobre 2023 - n°2291 de La Lettre du Maire
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