Depuis le décret du 29 octobre 2020, un couvre-feu a été instauré à partir de 20h dans le département du Puy-de-Dôme. Dans l’affaire, le préfet du département a autorisé l’ouverture des commerces tous les dimanche de janvier. Plus précisément, il a autorisé, par un arrêté du 30 décembre, les commerces de biens et services et alimentaires (de gros et de détail) à donner un jour de repos à tout ou partie des salariés, pour les 5 dimanches du mois de janvier 2021, par roulement - et non simultanément - afin de permettre à ces commerces d’ouvrir. Le tribunal donne tort au préfet. D’abord, le tribunal rappelle que « le droit à la protection sanitaire et au repos des salariés sont des libertés fondamentales ». Ensuite, le juge reconnaît que le repos simultané de l’ensemble des salariés pourrait compromettre le fonctionnement normal des commerces dans ce contexte économique difficile, qu’il qualifie même d’« exceptionnel ». À ce stade de la décision, on aurait donc pu légitimement penser que le tribunal donne raison au préfet. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Le tribunal administratif rappelle, d’une part, qu’un « virus mutant est susceptible d’accélérer la contagiosité » et, d’autre part, que tous les établissements culturels, restaurants, bars, salles de sport, etc. restent fermés au public. Le juge administratif considère donc que l’ouverture des commerces, tous les dimanches de janvier, pourrait augmenter les jours de circulation de la population, alors même que les soldes ne commencent que le 20 janvier.
Source : jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand du 13 janvier 2021, n° 2100023.
Déborah Thebault le 19 janvier 2021 - n°2163 de La Lettre du Maire