Monter un tiers-lieu pour animer la vie locale Abonnés
Des projets qui répondent aux besoins des habitants
Située sur un territoire rural, Saint-Etienne-Vallée- Française (Lozère, 532 habitants) dispose d’un tiers-lieu, « La Fabulerie en herbe ». A l’origine du projet, Axelle Benaïch a apporté son expérience d’un tiers-lieux important et urbain, « La Fabulerie », à Marseille. Pas question de reproduire le même modèle à la campagne. La fondatrice a ciblé d’autres services, notamment des ateliers de travail du bois (dans une région forestière) et du métal. On y trouve également une découpeuse laser, une imprimante 3D et une brodeuse numérique. « Nos ateliers sont ouverts au public et ils nous servent également à réaliser nos propres projets », explique Axelle Benaïch. Le travail a ainsi permis à des habitants de réparer de vieux objets, à des amateurs de coutures de faire de la broderie, à d’autres encore de fabriquer des pièges à frelons avec l’imprimante 3D. 200 personnes ont fréquenté ce tiers-lieu au cours des deux dernières années. Un impact significatif compte-tenu de la démographie locale, alors que le projet n’a rien coûté à la commune (sinon une subvention symbolique de 50 €). « Ce qu’ils font, nous ne serions pas en mesure de le faire car ils ont des compétences que nous n’avons pas », reconnaît le maire, Patrick Valderon. La Fabulerie en herbe a été accompagnée par les agences de développement économique du département (Lozère développement) et de la région (Ad’ooc). Elle a pu réunir 80 000 € de subventions des collectivités (département, région, communauté de communes des Cévennes au Mont Lozère), de l’État (Drac) et de l’Union européenne (Leader), dont 66 % pour l’investissement. Le tiers-lieu crée également de l’emploi local (1,75 ETP).
Des structures financièrement pérennes
La constitution des tiers lieux sous une forme privée (principalement des associations, mais France tiers-lieux préconise la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui permet d’associer les collectivités à la gouvernance des tiers-lieux) leur permet de développer diverses activités et d’assurer leur autofinancement. C’est le cas du « 21 », implanté dans le centre historique d’Uzès (Gard, 8 716 habitants). Après avoir bénéficié d’un appel à projets de l’État***, de 150 000 € sur trois ans, la structure dirigée par Olivier Ruault est autonome : « nous avons aujourd’hui 250 000 € de produits d’exploitation, 5 000 visiteurs par an, et créé sept emplois. Nous fonctionnons avec nos fonds propres et nos recettes ». Certes, le 21 propose un espace de coworking mais il ne suffit pas à rentabiliser la structure. Sa pérennité tient au développement d’autres projets. « Nous sommes à mi-chemin entre un centre d’affaires et un centre social », explique le directeur. Le 21 abrite ainsi des travailleurs indépendants et des entrepreneurs : avocat, informaticien, agence de communication, paysagiste, architecte… On y trouve également une friperie, un ferronnier, un menuisier. « Nous avons un rôle d’incubateur du territoire », souligne Olivier Ruault. Le tiers-lieu travaille par ailleurs avec des éducateurs et des centres sociaux pour accueillir des familles dans l’un de ses quatre locaux. Le 21 ne sollicite aucune subvention des collectivités et leur propose des services qui n’auraient sans doute jamais existé autrement.
* https://francetierslieux.fr/reseaux-regionaux/
** https://aides-territoires.beta.gouv.fr/
*** actuellement, seul subsiste un appel à projets de la Caisse des dépôts pour des tiers-lieux liés à la santé : https://francetierslieux.fr/trouver-un-financement-pour-mon-tiers-lieu/
Jean-Philippe ARROUET le 10 juillet 2023 - n°2280 de La Lettre du Maire
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