Le label Villes et villages fleuris aide les communes à améliorer leur environnement Abonnés
Derrière cette initiative, la nécessité de végétaliser les villes et d’y protéger la biodiversité, ce qui ne va pas de soi. « Parfois, les communes ne savent pas par quel bout prendre ce dossier. Le label leur permet d’avoir une feuille de route pour leurs équipes techniques. C’est presque un projet de service », affirme Julien Faivre, nouveau directeur du CNVVF.
La labellisation se fonde en effet sur une grille d’évaluation* qui aide à structurer une démarche. Sur une soixantaine de critères, 30 % seulement concernent le fleurissement. Les autres s’étendent aux aménagements, à l’animation à la qualité des espaces publics… « Chaque commune peut faire appel à nous pour s’améliorer ou pour un avis d’expert », ajoute Julien Faivre.
Le CNVV peut d’ailleurs se déplacer dans les collectivités sans autre frais que l’adhésion annuelle (à partir de 50 € pour les communes de moins de 500 habitants).
Un processus d’amélioration global
Le label se structure par étapes successives qui permettent d’obtenir des « fleurs », de une à quatre, affichées sur des panneaux d’entrée de ville. Parmi les 4 500 communes labellisées, une poignée (sept seulement en 2022) est parvenue à se hisser au-delà en obtenant la « fleur d’or ».
C’est le cas de Drusenheim (Bas-Rhin, 5 315 habitants), qui possédait quatre « fleurs » depuis 2007. « Il s’agit avant tout d’améliorer la qualité de vie des habitants avec beaucoup de végétal, mais aussi avec des animations, l’implication des habitants et une bonne entente », témoigne le maire, Jacky Keller.
A chaque renouvellement du label, tous les trois ans, la commune élabore un projet que l’on pourrait qualifier de politique. Actuellement, le « Pacte vert » désigne ce cadre partagé avec les habitants, les entreprises, les associations, les écoles… Symbole de cette ambition, la transformation d’une ancienne décharge de sept hectares en un ensemble combinant des jardins et des espaces sportifs. A l’évidence, la politique de verdissement implique des plantations (50 000 € à 100 000 € de budget annuel pour la plantation d’arbres, par exemple) mais pas de mettre la nature sous cloche. La commune développe actuellement une zone d’activité sur 100 hectares d’une ancienne friche industrielle afin d’y accueillir d’autres industries. Les candidats devront accepter un cahier des charges architectural qui impose un équilibre entre le bâti et le végétal. « Il y a dix ans, c’était une difficulté », reconnaît le maire. « Aujourd’hui, quand je fais un site « vert », les entreprises veulent y aller ».
Un travail de communication
Dans cette région où le fleurissement et la propreté du désherbage restent des sujets sensibles, une gestion du végétal plus écologique réclame des efforts de communication. Pour sensibiliser la jeunesse, la commune multiplie les activités autour du sport, des loisirs, mais également de la création artistique. « Les enfants respectent mieux la nature », se félicite Jacky Keller, même si quelques rares dégradations existent (avec une réponse immédiate pouvant aller jusqu’au dépôt de plainte).
Même écho du service des espaces verts qui constate peu de vandalisme ni de vols de végétaux. Le label Villes et villages fleuris a transformé ce service de cinq agents. D’une part, les recrutement se font à des niveaux élevés (jusqu’à bac+2), d’autre part, ces jardiniers sont aussi devenus des communicants : « nous faisons beaucoup de travail ludique avec les écoles », souligne Cyril Favret, responsable des espaces verts. Au-delà de l’adaptation des protocoles d’entretien (par exemple le remplacement de plantes annuelles par des vivaces) ou du test de nouvelles essences, ce service partage ses connaissances avec la population. Il tourne par exemple des vidéos « Parlons peu, parlons plantes » pour faire découvrir des espèces à planter chez soi, adaptées au changement climatique. Comme l’explique Cyril Favret, « nous avons une vue d’ensemble de la commune et nous cherchons à modifier le regard des habitants ».
La réputation du label devient un argument supplémentaire pour faire adhérer la population à cette démarche de transition.
* En libre accès sur villes-et-villages-fleuris.com/
Jean-Philippe ARROUET le 16 mai 2023 - n°2272 de La Lettre du Maire
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