Des habitants du quartier de " La Côte Chaude ", à Saint-Etienne (Loire, 173 821 habitants), se plaignent de violences urbaines (dégradations, incendie de véhicules, tapages nocturnes). Ils attaquent donc l’Etat et la commune de Saint-Etienne, reprochant au maire et au préfet de ne pas faire respecter l’ordre public. A Saint-Etienne, comme dans beaucoup de grandes villes, la police est étatisée. Dans ces communes, le préfet et la police d’Etat sont compétents pour réprimer les atteintes à la tranquillité publique comme les rixes et disputes accompagnées d'ameutement dans les rues*. Le maire reste compétent pour prévenir les troubles de voisinage. Mais les faits décrits, intervenant dans l'espace public et mettant en cause des personnes, indépendamment de leur éventuelle qualité d'habitant du quartier, dépassent, par leur ampleur, les troubles de voisinage. Il s’agit d’atteintes à la tranquillité publique qu'il appartient au préfet de réprimer. Aucune faute ne peut être reprochée non plus au préfet car les contrôles se sont multipliés.
A noter : en ce domaine, les collectivités publiques sont donc soumises à une obligation de moyens et non de résultats. Elles doivent démontrer qu’elles font tout ce qui est en leur pouvoir sans que cela garantisse une paix publique.
(CAA Lyon 19/09/2024, n° 23LY02217).
*art. L. 2214-4 du CGCT.
Michel Degoffe le 08 octobre 2024 - n°2334 de La Lettre du Maire