Éditions Sorman

L’idée n’est pas nouvelle mais elle séduit de plus en plus d’élus. Au-delà des questions pratiques qui concernent les services publics, ces cérémonies d’accueil sont l’occasion d’intégrer symboliquement les nouveaux venus. Il s’agit de « donner le maximum d’informations, qu’ils découvrent leur ville et qu’ils se sentent bien », énumère Hervé Florczak, maire de Jouy-le-Moutiers (Val d’Oise, 17 301 habitants) qui a instauré ce rendez-vous depuis deux ans. Malgré une session organisée chaque semestre, le samedi matin, la liste des inscrits affiche complet. Il est vrai que la mairie propose un tour de la commune en car, commenté par le maire. « C’est une manière d’informer la nouvelle population sur une commune qu’elle ne connaît pas, dans un esprit ludique et dynamique », précise l’élu, inspiré par son passé de militant associatif. « Ce qui surprend, c’est le manque de proximité des habitants avec les villes d’où ils viennent », constate Hervé Florczak, qui se réjouit aussi de « rendre la fonction de maire accessible ».


Identifier les élus et les services

Les petites communes trouvent à leur tour un intérêt à organiser ces cérémonies. Malgré une expérience de deux mandats, la municipalité de Tréguier (Finistère, 2 674 habitants) vient d’organiser son premier accueil de nouveaux habitants. L’évènement a immédiatement trouvé son public : une trentaine de personnes a répondu à l’appel du maire. Ces nouveaux arrivants ont été accueillis en mairie un samedi matin, par le maire et onze élus du conseil municipal, y compris un représentant de l’opposition, ce qui « a renforcé la cohésion dans l’équipe car chacun a été mis en valeur », souligne Marie-Pierre Bodin, première adjointe au maire. Les habitants, quant à eux, ont pu identifier leurs élus ainsi que le responsable de la police municipale, également présent. En établissant ce contact, la municipalité veut simplifier les démarches des habitants dans leur vie quotidienne. « Nous avons fait travailler les services sur les informations dont un nouvel arrivant a besoin », explique Marie-Pierre Bodin. « Nous avons également présenté France Services, l’enseignement privé, les associations, le centre hospitalier avec son EHPAD, la salle de spectacle », précise l’élue. A l’issue de la présentation, un verre de l’amitié a permis à chacun de poser ses questions : inscription sur la liste électorale, travaux, etc. Les participants sont repartis avec un sac de bienvenue contenant des documents, deux places pour un spectacle dans la salle de Tréguier et un chocolat local. Une dépense mineure pour la commune qui voit dans cette cérémonie un moyen plus efficace et moins coûteux que de rééditer son guide d’accueil, devenu rapidement obsolète.


Faire connaître l’intercommunalité

L’accueil des nouveaux arrivants intéresse également les intercommunalités dont les services sont de plus en plus présents dans la vie des habitants. La communauté de communes de la vallée de l’Hérault (42 053 habitants, 28 communes) affirme ainsi sa « volonté de témoigner une proximité et d’habituer les habitants à ce que l’intercommunalité soit un interlocuteur et non une techno-structure au-dessus des communes », par la voix de Gilles Cohen, directeur de la communication. Dans ce territoire en croissance démographique, 300 familles s’installent chaque année et font appel aux services intercommunaux, dont les trois principaux : l’accueil de la petite enfance, la collecte des déchets, l’eau et l’assainissement. La cérémonie d’accueil est organisée un vendredi soir, chaque automne. A pied du siège de la communauté de communes, une vingtaine d’agents tient des stands pour renseigner les habitants sur les différents services. Les 28 maires sont conviés par l’intercommunalité et identifiés par un badge de la même couleur que celui remis à leurs administrés présents, ce qui facilite les contacts avec les élus et « permet aussi à des habitants d’en rencontrer d’autres de leur village », explique Gilles Cohen.

Jean-Philippe ARROUET le 08 octobre 2024 - n°2334 de La Lettre du Maire