Service public de la petite enfance : les collectivités attendent un cadre et des moyens financiers Abonnés
Des coûts en hausse
Pour financer le SPPE, la loi de finances 2025 a prévu 86 M€. « Cela couvrira 50 à 80 % de coûts qui sont des dépenses nouvelles », estime cependant Daniel Cornalba, maire de l’Etang-la-Ville (Yvelines, 5 061 habitants), coprésident du groupe de travail de l’AMF. L’élu déplore également l’absence de compensation prévue en cas de transfert de la compétence d’une commune à une intercommunalité. En outre, « il faudra des moyens en dehors des crèches pour le SPPE », ajoute-t-il, or les coûts du SPPE augmenteront dans les années à venir pour offrir un service de qualité mais également pour fidéliser du personnel qualifié dans un secteur en pénurie de main-d’œuvre. « Tout augmente, les coûts financiers, le foncier, le point d’indice », énumère Clotilde Robin, qui estime que « les coûts de fonctionnement augmenteront de 20 % jusqu’en 2027. » Pour sa part, la CNAF invite les élus à solliciter, au plus tôt, les crédits supplémentaires dont elle dispose dans le cadre de sa nouvelle convention d’objectifs : 6,5 Mds€ jusqu’en 2027. « Les investissements pour créer ou moderniser un équipement sont pris en charge jusqu’à 80 % », indique Nicolas Grivel. En revanche, le financement du fonctionnement des structures sera étudié au cas par cas, en fonction « de l’identification des besoins, du volume, de la localisation… », précise Nicolas Grivel. Les communes peuvent contacter les CAF qui ont développé des outils de simulation. Le directeur général évoque cependant des financements pour le fonctionnement des structures mais également pour améliorer les salaires. Ces financements, généralement à hauteur de deux tiers des coûts (mais qui peuvent aller au-delà), contribuent indirectement au financement du SPPE en réduisant le reste à charge pour les collectivités qui financent des structures. Par sécurité, Nicolas Grivel recommande de s’en saisir sans attendre des élections municipales qui pourraient remettre en cause les choix locaux.
Les collectivités s’interrogent par ailleurs sur leur nouveau pouvoir d’autorisation des structures publiques comme privées. « L’État nous a précisé qu’un avis favorable ne rendait pas la commune responsable à la place du gestionnaire de crèche », se réjouit Daniel Cornalba. Autrement dit, l’autorisation ne vaut pas blanc-seing pour l’exercice ultérieur de l’activité. L’autre question reste celle du recours en cas de refus d’autorisation. « Comment motiver une décision favorable ou défavorable ? », s’interroge l’élu qui, comme ses collègues maires, avance encore dans l’inconnu.
Jean-Philippe ARROUET le 04 mars 2025 - n°2353 de La Lettre du Maire
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