Le retournement des marchés il y a une dizaine d’années a placé les communes, qui avaient contracté des emprunts à des taux variables, dans une situation difficile, les taux ayant varié à la hausse. La société Dexia a consenti en 2010 à la commune de Nîmes quatre prêts destinés à refinancer des prêts antérieurs. Les prêts prévoyaient des taux d’intérêt variables. La commune a saisi le juge judiciaire afin que celui-ci déclare non écrite cette clause prévoyant les taux variables. La commune invoquait le code de la consommation qui protège le non-professionnel face au professionnel dans la conclusion des contrats. Pour se prévaloir de la qualité de non-professionnel, la commune indiquait qu’elle exerçait une mission d’intérêt général et n’avait pas de but lucratif. En principe, les stipulations contractuelles librement consenties s’appliquent mais le code de la consommation répute non écrites les clauses imposées par un professionnel à un non-professionnel. Dans les contrats de prêts, il ne fait aucun doute que la banque est un professionnel. Mais, contrairement à ce que soutenait la commune de Nîmes, la Cour de cassation considère qu’une commune ne peut pas être considérée comme un non-professionnel au sens de l'article L. 132-1, devenu L. 212-1, du code de la consommation. Puisqu’elle n’a pas cette qualité, elle ne bénéficie pas de la protection offerte par le code de la consommation aux non-professionnels. Les clauses qu’elle a souscrites s’imposent à elle.
Cass. Chambre commerciale, 4/11/2021, n° 20-11.099.
Michel Degoffe le 19 avril 2022 - n°2222 de La Lettre du Maire