Manque de puéricultrices : des solutions existent Abonnés
Entretien.
La Lettre du Maire : comment utiliserez-vous les 400 000 euros obtenus ?
Stéphanie Parel Triffault : nous avons en premier lieu établi un diagnostic pour connaître précisément la situation de nos auxiliaires puéricultrices et les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans leur travail. L’appel à projets de la CNRACL visait à soutenir des actions de prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail.
La LDM : aviez-vous constaté un taux important de maladies professionnelles dans le secteur de la petite enfance ?
S.P.T : nous n’avions pas de chiffres précis, mais on sait que les auxiliaires puéricultrices rencontrent des problèmes de dos, de genou, d’épaule, liés aux gestes répétitifs. Elles peuvent aussi être en situation de stress car elles vivent de façon permanente dans le bruit et les cris des enfants, même s’il y a aussi des satisfactions dans ce métier. Ce stress peut également être lié aux situations familiales auxquelles elles sont parfois confrontées. Nous avons donc utilisé les crédits alloués pour établir ce diagnostic accompagné par la société KPMG. Nos structures emploient 91 professionnels. Nous avons organisé des entretiens individuels menés par une psychologue, envoyé un questionnaire (88 % des agents y ont répondu). Les réponses à ce questionnaire ont été traitées par une universitaire. A partir de ce diagnostic, nous avons élaboré un plan d’action : 77 fiches-actions ont été rédigées, qui doivent guider les auxiliaires puéricultrices dans leur travail. Nous avons également tourné 10 vidéos présentant les bonnes postures afin d’éviter ou de réduire les douleurs articulaires et musculaires. Nous avons en outre développé des formations sur la gestion du stress. Enfin, nous achetons du matériel ergonomique pour rendre leur tâche plus facile. A l’occasion de ces formations, nous expliquons également aux puéricultrices l’environnement dans lequel elles vont travailler, le fonctionnement d’une collectivité territoriale.
La LDM : avez-vous une idée de la répartition des modes de garde sur le territoire de votre commune ?
S.P.T : on dénombre 140 assistantes maternelles qui travaillent à leur compte, trois micro-crèches et 5 structures d’accueil communales qui proposent 165 places.
La LDM : §i>les parents ont-ils du mal à trouver un mode de garde ?
S.P.T : non, grâce à la diversité des modes mais aussi en raison de la chute de la natalité. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de difficulté de recrutement. Nous avons actuellement trois postes vacants et nous avons tourné une vidéo présentant les emplois à pourvoir pour augmenter nos chances de recruter.
La LDM : la commune aide-t-elle les assistantes maternelles privées qui sont souvent livrées à elles-mêmes ?
S.P.T : oui, nous avons une crèche communale dans laquelle les assistantes maternelles sont toujours autonomes (ce ne sont pas des salariées de la commune). Mais elles travaillent collectivement, ce qui réduit le stress, et elles sont accompagnées par une psychologue et un médecin.
La LDM : une loi a été votée l’an dernier créant un service public de la petite enfance et faisant de la commune une autorité organisatrice à compter du 1er janvier 2025. Certaines communes redoutent que cela entraîne des charges financières supplémentaires. Où en êtes-vous à ce sujet ?
S.P.T : nous sommes dans la réflexion. Nous avons créé un Observatoire de la petite enfance et nous allons mettre en place un guichet unique, obligation posée par la loi que vous évoquez. Les parents se dirigeront vers ce guichet unique qui leur présentera les différents modes de garde et les aidera à trouver la meilleure solution.
Michel Degoffe le 28 mai 2024 - n°2319 de La Lettre du Maire
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