Le label Villes et villages fleuris aide les communes à améliorer leur environnement Abonnés
Depuis 25 ans, cette commune, à la fois forestière et médiévale, affiche le label Villes et Villages fleuris. Sa constance a été récompensée : en 2024, elle a obtenu une quatrième « fleur », soit le nombre le plus élevé avant de prétendre à l’ultime « fleur d’or ». Pour atteindre ce niveau du label, la commune alsacienne ne compte plus seulement sur les grappes de géraniums aux fenêtres des maisons typiques à colombages, même si la démarche est toujours encouragée (subvention municipale de 0,50 € par plant et aide au rempotage par le service espaces verts). Elle a fait évoluer sa gamme végétale. « Nous avons été conseillés par un horticulteur et nous avons associé le patrimoine en créant des placettes et des pergolas fleuries avec des roses », détaille le maire. Dambach-la-Ville s’inscrit ainsi dans une logique environnementale élargie au patrimoine bâti, à la biodiversité, à l’énergie… « Le fleurissement ne compte plus que pour 20 % des critères », confirme pour sa part Julien Faivre, directeur général du Conseil national des Villes et Villages fleuris (CNVVF), l’association porteuse du label.
De larges effets sur l’environnement
Parmi les réalisations qui ont intéressé le jury, la création d’un réseau de chaleur biomasse. La commune étant forestière, elle valorise ainsi son propre bois. Deux fois par an, elle fait venir un broyeur, pour transformer en plaquettes les coupes réalisées par l’Office national des forêts (ONF), qu’elle stocke dans un hangar (recouvert de panneaux photovoltaïques) afin d’approvisionner sa chaufferie en régie. Autre exemple, un cheminement sécurisé pour les écoliers, aménagé dans les douves, au pied des remparts. Les services techniques ont construit un platelage en bois sur pilotis qui permet une libre circulation sans affecter la faune ni la flore sauvages. Le jury a également intégré dans sa décision la transformation de l’ancien terrain de camping qui accueille désormais une aire de camping-cars, un « pump track » (piste de vélo BMX), des tables de pique-nique, des jeux… On pourrait encore citer la plantation d’arbres par les écoliers, l’installation de citernes d’eau enterrées (pour la lutte anti-incendie), la récupération d’eau de pluie sur les bâtiments municipaux (pour arroser les massifs) et dans les jardinières, le paillage des massifs avec des plaquettes de bois issues de la forêt municipale, des décorations saisonnières réalisées en panneaux de bois plutôt que des plantations éphémères… « C’est une addition de petites choses pour passer de trois à quatre fleurs », indique Claude Hauler.
Une progression accompagnée
La municipalité s’est efforcée de répondre au cahier des charges du CNVVF qui s’est considérablement étoffé, avec 68 critères rassemblés en sept catégories, qui s’étendent, au-delà du végétal, à l’analyse des espaces publics et à leur qualité, à l’animation et à la promotion, à la mise en œuvre du projet municipal… « Tout va vraiment dépendre de la volonté municipale de mettre des moyens, pas seulement financiers, pour s’engager très avant dans la démarche », précise Julien Faivre. L’ambition peut sembler vaste mais elle est encadrée par le CNVVF. Ville et Villages fleuris reste un des rares concours où le jury se rend sur place pour visiter, constater, interroger. Selon le niveau de la candidature, elle sera examinée à l’échelon départemental, régional ou national (à partir de 4 fleurs). Ces échanges font progresser les candidats, même débutants. « Le département aide les communes de son territoire en les accompagnant techniquement vers la première fleur », souligne le directeur général. En outre, chaque niveau du label devra se confirmer lors d’une visite de contrôle, tous les trois à cinq ans. Le jury, comme les candidats, utilisent par ailleurs une même grille d’évaluation technique. Pour chacun des 68 critères, elle prévoit des exigences adaptées à chaque échelon du label. Par exemple, sur la pertinence des plantations en fonction des lieux, le jury veillera d’abord à ce qu’une réflexion sur l’intégration paysagère soit initiée avant d’accorder la première fleur. Pour les deuxième et troisième fleurs, la commune devra réaliser des plantations justifiées par une analyse de contexte. Au quatrième niveau, la commune candidate montrera une variété de techniques et de plantations dont elle assurera le suivi et l’évaluation. Au-delà de la récompense, la grille d’évaluation du label* peut aider n’importe quelle commune à concevoir une démarche environnementale.
* Sur www.villes-et-villages-fleuris.com/
Jean-Philippe ARROUET le 01 avril 2025 - n°2357 de La Lettre du Maire
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