De nouvelles pistes pour sécuriser les abords des écoles Abonnés
La création d’une « rue-école » demande peu de moyens
L’originalité de cette solution tient au caractère temporaire de l’interdiction du trafic. Les barrières sont fermées une demi-heure avant chaque entrée et sortie d’école, soit à 8 h 15 et 16 h 15. Le reste du temps, elles sont ouvertes au trafic. « Ce n’est pas une voie structurante, donc il n’y a pas eu de report de trafic massif », précise Stéphane Delbarre, directeur de cabinet du maire. Le trafic habituel dans cette rue est faible et les possibilités de stationner à proximité existent, avec des places gratuites sur la voirie et le parking du cimetière voisin.
La mairie a organisé une concertation préalable avec les habitants et communique régulièrement sur ce dispositif pour en rappeler le bon usage. Ici, pas d’installation automatique qui commanderait les barrières à distance mais un agent technique municipal qui ouvre et ferme la voie. C’est d’ailleurs le principal coût de l’initiative avec le matériel (moins de 10 000 € pour quatre barrières métalliques mobiles), même si cette mission ne requiert pas un ETP. Elle a été confiée au gardien du gymnase voisin, déjà en poste. « Le dispositif n’est jamais remis en cause, ni par les parents d’élèves, ni par les enseignants, ni par les riverains, mais il y a un agacement contre des parents qui stationnent de façon anarchique devant les barrières, en double file ou en pleine voie », note Stéphane Delbarre. C’est le point faible d’une rue-école, l’incivisme peut se reporter à ses extrémités. C’est pourquoi, La Riche envoie régulièrement ses policiers municipaux dissuader certains parents de prendre de mauvaises habitudes.
Des marquages au sol atypiques pour inciter à la prudence
La ville de Blois (Loir-et-Cher, 47 418 habitants) a également instauré, avec succès, un dispositif mobile de « rue-école » sur deux de ses rues. Cette solution ne s’applique cependant pas aux écoles situées dans des rues avec un trafic important. «Nous avions déjà du mobilier urbain mais nous voulions essayer autre chose », témoigne Benjamin Vételé, maire-adjoint à la ville éducatrice et à la politique de la ville. L’élu et le service communication ont décidé de tester des marquages au sol d’aspect inhabituel.
Ici pas de bandes blanches ou jaunes mais des motifs géométriques multicolores peints sur la chaussée. Ces marquages, très visibles, constituent une rupture, voire une perturbation, sur le trajet des conducteurs, pour qu’ils ralentissent. « En matière de sécurité routière, les enjeux de perception sont très importants », ajoute Benjamin Vételé.
La ville a étudié des compositions graphiques adaptées à chaque section de voirie concernée. Devant le passage piéton des écoles Foch, un grand motif végétal en travers de la chaussée s’inspire d’un cèdre qui pousse en retrait de la voie. En amont des écoles Charcot, une ligne droite a été constellée de groupes de formes géométriques peintes sur les voies pour casser l’impression de ligne droite et inciter à ralentir. Devant d’autres écoles encore, un double-sens cyclable a été bordé de motifs qui le rendent visible tout en donnant l’impression d’une réduction de la largeur de la voie, là encore pour inciter les automobilistes à ralentir. Des mesures effectuées par la ville relèvent des vitesses moyennes comprises entre 20 et 25 km/h à ces endroits. Un effet d’autant plus positif que le projet a nécessité des moyens raisonnables : 50 000 € environ pour des marquages qui n’utilisent pas de peinture mais une résine résistante aux passages et qui intègre de la silice pour ne pas glisser.
Jean-Philippe ARROUET le 31 janvier 2023 - n°2257 de La Lettre du Maire
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