Classer un réseau de chaleur Abonnés
Choisir entre obligation ou incitation
« Nous avons choisi de pas aller vers un classement mais de rester sur un régime incitatif », explique Christine Rident, responsable du service réseaux d’énergie et de chaleur au sein de Rennes Métropole (461 166 habitants, 43 communes).
Plutôt qu’une obligation de raccordement, la capitale bretonne a prévu des corridors dans son PLUi, qui imposent aux maîtres d’ouvrage d’examiner cette possibilité de raccordement. « Nous avons co-construit la démarche avec un groupe de travail composé de l’aménageur principal, des bailleurs et des abonnés », explique la responsable. Cette mesure, applicable à des réseaux concédés, a pour but de lisser les contraintes d’investissement sur la durée du contrat.
Le classement a en effet un coût pour ces réseaux : toute extension rendue, par exemple, nécessaire par la construction de nouvelles habitations, se paie au prix fort et risque de déséquilibrer le contrat de concession.
Maîtriser les investissements nécessaires
Par ailleurs, Rennes a relevé le seuil de classement à 100 kW, là encore dans le but de contenir les investissements nécessaires afin de rester dans l’économie du contrat de concession. Toujours dans cet esprit, Rennes a délimité dans son PLUi un corridor large de 50 mètres seulement, où le classement peut s’appliquer. L’étroitesse du périmètre a également pour but de contenir le nombre de demandes de raccordement (dont certaines seraient non rentables) dans un contexte où les réseaux de chaleur n’ont jamais été aussi attractifs financièrement.
En Seine-Saint-Denis, le Smirec (syndicat mixte des réseaux d’énergie calorifique) dessert plus de 270 000 personnes et sept communes avec des réseaux de chaleur et de froid. « Nous ne forçons pas le raccordement mais nous l’étudions au cas par cas pour envisager des dérogations », affirme Alea Menguy, la directrice générale. Cet aménagement du régime de classement, qui avait été adopté en 2020, est désormais facilité par le contexte économique qui rend les alternatives au gaz moins compétitives. Le Smirec envisage de prolonger son réseau de 15 km. Sa décision sera prise sur le fondement d’une étude, en cours, qui examinera notamment la densité du linéaire projeté. Son objectif est de conserver l’équilibre actuel qui se traduit par une puissance de 6 kW distribués par mètre linéaire.
* Lois « énergie climat », du 08/11/2019, et « climat et résilience », du 22/08/2021, complétées par un décret et un arrêté du 26/04/2022.
France chaleur urbaine (https://france-chaleur-urbaine.beta.gouv.fr) est une start-up créée par l’État qui met en relation les gestionnaires de réseaux de chaleur ou de froid et les usagers. D’une part, les collectivités peuvent publier une cartographie de leurs réseaux pour informer les usagers qui souhaitent s’y raccorder. D’autre part, elles peuvent prendre connaissance des réseaux existants, toutes énergies confondues, pour identifier des développements potentiels.
Jean-Philippe ARROUET le 18 octobre 2022 - n°2244 de La Lettre du Maire
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline