Éditions Sorman

Matawan, société créée en 2012, est installée à Mâcon (Saône-et-Loire, 34 759 habitants), où elle a lancé ses services. Elle compte aujourd’hui 250 salariés et 300 collectivités clientes dans le domaine de la mobilité. Pauline Dessertine, responsable marketing et communication, nous présente l’activité.
Entretien.

La Lettre du Maire : dans la présentation que vous faites de vos prestations*, vous déclinez quatre types de services : créer, valider et contrôler un droit de mobilité ; acheter son droit de mobilité avec un support bancaire ; apporter une information voyageur de qualité à tout moment ; comprendre et anticiper l’évolution de son réseau de mobilité.

Pauline Dessertine : Matawan propose une plateforme numérique de mobilité qui permet d’avoir les informations en temps réel. Trois nouvelles agglomérations (Châteauroux Métropole, Saint-Lô Agglomération et Laval Agglomération) viennent ainsi de faire appel à nous pour le transport scolaire. Nous avons pour cela développé un système de billettique dédié, Wanfare Scolaire. Grâce à une carte de transport sans contact, les élèves badgent en montant dans le car, permettant ainsi un suivi précis de chaque trajet. On sait donc que l’enfant est monté dans le bus et qu’il a pris le bon bus. On peut suivre, en temps réel, le trajet que fait l’enfant.
La carte est également utilisable dans les différents modes de transport qui desservent l’agglomération - vélos en libre service, parking-relais…- et sont connectés à la plateforme.
A Sète (Hérault, 45 090 habitants), la carte permet même d’accéder à la bibliothèque.
Selon les besoins de la collectivité, la carte permet donc d’accéder à différents services. Plutôt qu’un support de transport, l’usager a un compte usager sur lequel mettre différents titres. Cela facilite également les paiements : l’usager peut payer avant, quand il monte dans le bus, ou après. Avec une grande souplesse dans les modes de paiement. L’usager peut payer grâce à une wallet sur son smartphone ou par carte bancaire. Le compte usager est sur le cloud, ce qui en facilite la gestion.
J’ajoute que l’usage du numérique permet également d’avoir une information en temps réel sur le trafic. Le chauffeur dispose lui aussi de cette information. Et nous commençons à utiliser l’intelligence artificielle : plutôt que d’avoir à analyser des données complexes, on peut, par exemple, interroger un agent conversationnel sur l’état du trafic.

La LDM : cette information en temps réel est très utile à l’usager mais également à la collectivité.

P.D : en effet, grâce à la parfaite connaissance en temps réel du taux de fréquentation des bus, le gestionnaire peut mieux répartir ses moyens. Par exemple, certains parents prennent un abonnement en début d’année et, grâce au badge, on s’aperçoit que l’enfant prend rarement le bus. Les collectivités ont aujourd’hui, à la fois, des problèmes de coût et des exigences environnementales à respecter. Il est donc impératif qu’elles connaissent parfaitement le taux de fréquentation des bus. Pour la qualité du service, il est important également qu’elles sachent si le bus est bondé et s’il est nécessaire de prévoir une plus grande fréquence. Grâce à cette information partagée, la collectivité a une connaissance directe du service rendu aux usagers par son gestionnaire.

La LDM : vous vous adressez surtout à des agglomérations ?

P.D : oui, mais notre service est adapté au monde rural. Dans cette hypothèse, notre interlocuteur sera souvent la région.

La LDM : vos interlocuteurs sont-ils plutôt les concessionnaires des réseaux de transport ?

P.D : pas nécessairement. Les concessionnaires peuvent faire appel à nous parce que l’appel d’offres comporte des spécifications en matière de solutions numériques ou bien la collectivités délégataire du service tient à améliorer la qualité du service et souhaite développer ces solutions.
Les gestionnaires de transport peuvent donc tirer un grand profit des services proposés par Matawan. Nombre de collectivités choisissent d’instituer la gratuité pour inciter les habitants à emprunter les transports collectifs. Mais les études démontrent - notamment celle de la Cour des comptes - que c’est la qualité, la prévisibilité et la sécurité du service qui sont les meilleures incitations.

*Sur https://matawan-mobility.com/>

Michel Degoffe le 18 novembre 2025 - n°2386 de La Lettre du Maire