Forts de la déconvenue vécue par les collectivités dans la gestion, par l’État, des masques au début de la crise sanitaire, les maires ont toutes les raisons d’être inquiets de l’organisation de la campagne de vaccination : le nombre de doses de vaccins mis à disposition est opaque, l’ouverture des 800 centres de vaccination inégale et lente sur les territoires, et l’équipement en matériel (doses, aiguilles, etc.) incertain. À Bordeaux, un seul centre de vaccination a été retenu pour toutes les communes de la rive droite. À Alençon, le centre hospitalier a dû fermer le 20 janvier, à la demande de l’Agence Régionale de Santé (ARS), faute de doses disponibles… Lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale le mardi 19 janvier, le secrétaire d'État en charge de l'Enfance et des Familles auprès du ministre de la Santé, Adrien Taquet, a dénoncé « l’approximation voire l’impréparation » des maires. Il indique que, depuis le début de la campagne, le gouvernement a été transparent : il a transmis aux élus locaux, via les associations d’élus, les préfets et les ARS, les nombres de vaccins, les lieux et les dates de livraison dans les « établissements pivots ». Adrien Taquet et Olivier Véran regrettent que les élus locaux aient ouvert davantage de créneaux qu’il n’y avait de doses vaccinales à leur disposition, et dont ils avaient connaissance. L’Association des Maires de France (AMF) demande à nouveau au gouvernement que les maires soient, d’une part, associés à l’organisation de la campagne et, d’autre part, informés en temps réel sur les stocks et les calendriers d'approvisionnement des vaccins disponibles dans les centres de vaccination.
Déborah Thebault le 26 janvier 2021 - n°2164 de La Lettre du Maire