Éditions Sorman

Sur 6 500 centres de secours, la plupart sont des casernes rurales, qui comptent quelques volontaires. Dans le cadre de la réforme des services de secours, initiée en 2021, un décret* impose désormais que « chaque centre de première intervention dispose d’un effectif lui permettant, au minimum, d’assurer un départ en intervention ».
« Il s’agit quasiment de donner une obligation de résultat aux centres de secours. Ceux qui n’ont que quelques personnels devront se regrouper pour regarnir leurs effectifs ou fermer », explique Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

Comment traduire cette obligation de résultat ?

Il existe trois catégories de centres selon leurs capacités d’intervention. A minima, les sapeurs-pompiers doivent pouvoir se déplacer pour porter secours sur place. Dans ce cas, deux personnels sont nécessaires. Ils devront être dotés d’un véhicule (une simple voiture suffit) dans laquelle se trouveront un sac contenant le matériel de premier secours et des moyens d’oxygénothérapie. Attention, l’effectif correspond aux personnels disponibles en permanence (présents ou d’astreinte). Pour tenir compte des indisponibilités, il faudra davantage de recrues.
Pour transporter des blessés, les centres devront disposer d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) embarquant des moyens médicalisés. Selon l’équipement, l’investissement représente entre 60 000 € et 90 000 €. Il faudra également trois à quatre pompiers disponibles en permanence. Ces deux premières catégories de centres sont capables de répondre à la plupart des besoins de secours d’un territoire. En effet, 84 % des appels aux pompiers concernent l’aide aux victimes.
Enfin, pour pouvoir éteindre des incendies, il faudra un camion équipé (200 000 à 300 000 €) et compter sur la présence d’au moins quatre pompiers.


* Décret n° 2022-557 du 14/04/2022.

Jean-Philippe ARROUET le 03 mai 2022 - n°2224 de La Lettre du Maire