La commune de Biarritz (Pyrénnées-Atlantiques, 24 457 habitants) a conclu un bail emphytéotique avec une société pour l’exploitation et la rénovation de l’hôtel du Palais. Le bail emphytéotique est un contrat de longue durée (18 à 99 ans, dans cette affaire, le bail a une durée de 75 ans) qui confère au locataire un droit réel, c’est-à-dire un droit équivalent à un droit de propriété, ce qui lui donne une grande stabilité et lui permet de présenter une garantie aux banques s’il souhaite emprunter. En vertu de ce bail, le locataire s’engage à réaliser des travaux de rénovation. Deux conseillers municipaux attaquent la délibération autorisant le maire à signer le bail. Ils soutiennent que la commune aurait dû respecter une transparence, c’est-à-dire donner une publicité à son intention de conclure un bail, et mettre en concurrence les candidats intéressés. Les conseillers demandent donc l’application de l’ordonnance du 19 avril 2017 qui a exigé que les autorisations d’occuper le domaine public permettant une exploitation économique soient délivrées selon une procédure transparente. Mais l’ordonnance codifiée à l'article L. 2122-1-1 du code général de la propriété des personnes publiques ne vise que les autorisations d’occuper le domaine public. Or, l’hôtel du Palais n’appartient pas au domaine public de la ville mais à son domaine privé. Les conseillers municipaux soutenaient alors que la France avait mal transposé la directive du 12 décembre 2006 qui impose cette transparence. Le Conseil d’Etat rejette l’argument.
(CE 2/12/2022, n° 460100, Publié au recueil Lebon)
Michel Degoffe le 07 mars 2023 - n°2262 de La Lettre du Maire