Le maire de Bagnolet (Seine-Saint-Denis, 35 881 habitants) a pris un arrêté subordonnant toute expulsion locative à la justification du relogement de la personne expulsée et de sa famille dans un logement décent. En vertu de cet arrêté, lors de toute expulsion locative, le préfet devra lui fournir la justification que le relogement de la personne expulsée et de sa famille dans un logement décent aura été assuré. Le préfet attaque cet arrêté et la cour administrative lui donne raison. L’expulsion d’un locataire doit être autorisée par une décision du juge judiciaire et signification d'un commandement d'avoir à libérer les locaux*. " L'Etat est tenu de prêter son concours à l'exécution des jugements et des autres titres exécutoires. Le refus de l'Etat de prêter son concours ouvre droit à réparation "**. La cour déduit de ces articles que le maire ne peut pas faire obstacle ou demander des comptes au préfet quand celui-ci, conformément à ces dispositions, fait exécuter une décision de justice. Le préfet apprécie seul, sous le contrôle du juge, les risques de troubles à l'ordre public, tant lors de la mise en œuvre d'une procédure d'expulsion qu'une fois cette procédure exécutée. Le maire de Bagnolet ne peut pas empiéter sur cette compétence.
(CAA Paris 13/10/2023, n° 21PA03724).
*art. L. 411-1, code des procédures civiles d'exécution.
**art. L. 153-1.
Michel Degoffe le 31 octobre 2023 - n°2292 de La Lettre du Maire
Source : la documentation juridique en ligne de La Lettre du Maire n°879 du 02 janvier 2024