Financement facultatif de la protection sociale complémentaire des agents territoriaux
non signé le 23 octobre 2018 - n°2060 de La Lettre du Maire

En effet, la loi n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi, en vigueur depuis janvier 2016, impose aux employeurs du secteur privé de proposer une couverture santé complémentaire à leurs employés et de la financer à hauteur d’au moins 50 %. La situation n’est pas la même dans la fonction publique territoriale, dans la mesure où la mise en place d’une protection sociale complémentaire ainsi que son financement par la collectivité sont facultatifs. Une telle situation, en plus de rompre l’égalité entre le public et le privé, risque de surcroît de se muer en coût pour la société : de fait, avoir des travailleurs moins bien protégés signifie une hausse des arrêts maladie et des dépenses de santé pour des agents dont l’état de santé se dégrade. Dans une période de restriction budgétaire, de tels investissements paraissent certes difficiles à assumer pour les collectivités, mais auraient le mérite d’éviter l’explosion des dépenses de santé et de faire des économies budgétaires substantielles.
Elle lui demande donc sa position concernant une extension possible de la loi relative à la sécurisation de l’emploi à destination des agents de la fonction publique territoriale, ainsi que sur les moyens mis à la disposition des collectivités locales pour améliorer la prévention des risques pour leurs agents.
Réponse. - L’article 22 bis de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires ouvre la possibilité aux employeurs publics de participer, à titre facultatif, au financement de la protection sociale complémentaire (PSC) de leurs agents. Dans la fonction publique territoriale, le dispositif de PSC a été instauré par le décret n° 2011-1474 du 8 novembre 2011 relatif à la participation des collectivités territoriales et de leurs établissements publics au financement de la protection sociale complémentaire de leurs agents et ses quatre arrêtés d’application du même jour. Ce cadre juridique permet aux collectivités de verser une aide financière à leurs agents qui souscrivent à des contrats ou règlements en matière de santé et en prévoyance au moyen de deux procédures distinctes de participation financière : le conventionnement ou la labellisation. Le conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a présenté en 2017 un rapport dressant un premier bilan de la mise en œuvre de ce dispositif, assorti de propositions d’amélioration. Par ailleurs, le thème de la protection sociale complémentaire est inscrit à l’agenda social 2018. Les travaux débuteront après la remise par l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale de l’administration et l’Inspection générale des affaires sociales d’un rapport dressant un état des lieux des dispositifs existants dans les trois versants de la fonction publique. Sur la base de ces éléments de constat, et après échange avec les représentants des agents publics et de leur employeur, des mesures pourront être prises afin de garantir une meilleure prise en charge de la protection sociale complémentaire. Plus généralement, les collectivités territoriales peuvent également contribuer à l’amélioration de la prévention des risques professionnels au moyen d’actions portant notamment sur les conditions de travail, la qualité de vie au travail ou la prévention des risques psychosociaux.
Référence : Réponse à Marie-Françoise Perol-Dumont, sénateur de la Haute-Vienne, JO Sénat Questions écrites du 11 octobre 2018, page 5152.
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